04 février 2006

Les formateurs sont-ils des psychorigides ?

Ou : « Vais-je, moi aussi, devenir psychorigide ? »

Il y a quelques jours, je me faisais la réflexion suivante :

J’ai l’impression que presque tous les formateurs que je connais sont psychorigides… (Bon, je devrais dire « certains formateurs » si je ne veux pas me fâcher avec chacun d’eux ;-))

Je m’explique sur ce titre un peu provoc.

Le point commun que je vois avec pas mal de formateurs :

- Ils maîtrisent bien les outils de communication interpersonnelle.
- Ils utilisent ces outils pour prodiguer à leur entourage « conseils », « suggestions », « invitation »…
- La maîtrise de ces outils leur donne une apparence de « bon » communicant… Pourtant, caché derrière cette façade, je perçois pas mal de mal-être, de blessures non guéries, de déséquilibre, de colère (voire de violence), de dysharmonie… Mais la mise en pratique de quelques bons outils permet de bien masquer tout ça…
- L’utilisation de ces outils permet également « d’échapper » à toute forme de critique extérieure ou de critique trop « embarrassante »…

Quelques exemples pour mieux comprendre mon propos.

Les formateurs utilisent des belles phrases, très efficaces, pour TE remettre en question, sans devoir, eux, s’y coller :

Voici un début de lexique de traduction « Monsieur tout-le-monde » - « Formateur » :

Tu es en colère.
Monsieur tout-le-monde te dira : « Hé ho, du calme ! ».
Chez le formateur, cela devient : « Je t’invite à chercher ce qui provoque ce sentiment de colère en toi »

Tu es certain que l’autre à tort.
Monsieur tout-le-monde te dira : « Quoi, t’es pas d’accord avec moi ? ».
Chez le formateur, cela devient « C’est intéressant. Qu’est ce qui, dans ce que je viens de dire, provoque une telle résistance chez toi ? »

Et on pourrait, comme ça, multiplier les exemples… Toujours avec la même approche que j’appelle le « galet du développement personnel ». Après chaque séminaire de développement personnel, le formateur devient de plus en plus outillé pour renvoyer toute critique à l’autre et ainsi éviter toute remise en question de fond (tout en donnant l’impression d’être dans la remise en question permanente)… Un beau galet, tout beau, tout propre, tout lisse, froid et impénétrable à toute remise en question de son système propre…

Une définition...

Bon, pour vérifier si les points ci-dessus « collent », j’ai tapé « psychorigide » dans Google et j’ai trouvé la définition suivante :

« Une personne psychorigide est généralement perçue comme froide, d’une logique implacable, à l’esprit raide et dépourvu de fantaisie. La psychorigidité serait un mécanisme de défense des personnalités obsessionnelles... Obsession de l’ordre, de la faute, refus total du moindre changement, fuite devant toute remise en cause. C’est comme si le psychorigide avait peur de voir son monde s’écrouler à la moindre entorse faite à ses habitudes, ses valeurs ou ses croyances. »

Aie, aie, à part la dernière phrase, j’y retrouve le portrait (avec le trait un peu forcé) de « certains » formateur que je connais (je dis « certains » toujours pour pas me fâcher avec tous mes amis formateurs)…

Alors, moi qui suis maintenant lancé dans la formation de plus en plus intensive ces derniers mois, vais-je, moi aussi, devenir psychorigide ?

Pour vérifier, j’ai trouvé sur le net un test « Etes-vous psychorigide ? » sur http://www.tasante.com/profiling/index.phtml?id_jeux=109?

Après avoir répondu à une quinzaine de questions, voici le verdict :

« Tu as certaines caractéristiques des personnalités obsessionnelles et psychorigides mais pas suffisamment pour te classer dans cette catégorie. Ouf !!! ;-) Tu n’es pas particulièrement souple et malléable non plus. Tu as ton petit caractère comme on dit ;-) Bref, tu te situes dans la moyenne, c’est à dire que tu es tout à fait vivable même si t’es un peu soupe au lait et prise de tête de temps en temps ;-) Allez, fais pas la tête, personne n’est parfait et puis si t’étais trop malléable on dirait que tu es sans consistance et que t'as aucun caractère ;-) »

Me voilà rassuré, mais je vais quand même rester vigilant ! Rappelez-moi de refaire le test dans quelques mois pour voir si je ne me suis pas trop psychorigidifié !

;-)

PS : si tu es formateur-coach-thérapeute, ici tu devrais penser : "C'est intéressant. En quoi le sujet le touche à ce point que cela provoque chez lui une telle réaction ? Qu'est ce qu'il a à comprendre à travers cela ?"... Ami galet, je te répondrais : "Ca faisait un moment que j'avais envie d'écrire cette petite bafouille... Et ça m'a juste fait du bien ;-)"

PS 2 : je traduis le PS précédent pour monsieur tout-le-monde : "C'est celui qui dit qui y est !" et je réponds : "M'en fiche, ça me fait du bien de le dire ;-)"

Libellés : ,

3 commentaires:

À 6:00 PM , Anonymous Anonyme a dit...

Beaucoup de réussite à ton blog. Manu

 
À 10:20 AM , Anonymous Anonyme a dit...

Si nous devons nous limiter à la définition du terme formateur telle que la dictionnaire nous la transmet : « adj, Qui développe les facultés, les aptitudes » nous devrions éviter toute forme de psychorigidé.
Force de constater tout au long de mes expériences professionnelles, sociales et familiales que la majorité des formateurs que j'ai rencontrés étaient d'une certaine raideur, sévérité et rigueur.
Pour illustrer ce fait, je vais vous exposer un exemple qui me marque encore aujourd'hui. Pour la réalisation de mon mémoire universitaire à orientation économique, mon promoteur m'avait demandait de travailler en collaboration avec un de ses assistants. Utiliser le terme « formateur » ne me semble pas usurpé puisque celui-ci était sensé développer mes facultés et mes aptitudes afin de mener à bien ce travail. Une thèse avait été posée par le promoteur, il restait à poser les hypothèses pour arriver à une conclusion selon le schéma classique de réflexion.
Avant de commencer mon travail, j'avais une idée sur mes conclusions mais mon « formateur » m'a imposé certaines hypothèses en négligeant d'autres qui me semblaient importantes et la conclusion fût celle qu'il souhait,
Donc en faisant preuve d'une certaine rigidité et d'une absence de remise en question, le formateur m'a conduit au résultat qu'il souhaitait obtenir et non à développer mes facultés et mes aptitudes.
Trois ans après la réalisation de mon mémoire et même si celui-ci fût très bien noté à l'époque car très bien défendu par mon formateur, il s'est avéré que les conclusions obtenues étaient totalement erronées.
Conclusions : Par l'absence de flexibilité, en abordant certains sujets en ne posant pas les bonnes hypothèses, en négligant toute remise en question, les « formateurs » sont capables à court terme de vous donner l'impression d'obtenir un résultat valable à court terme et une forme de satisfaction superficielle. A moyen terme et à long terme et par la psychorigidité dont ils font preuve la plupart du temps, les résultats sont souvent trompeurs et pris en défaut.
Il serait grand temps que les formateurs prennent conscience qu'ils ne détiennent pas la seule vérité que ce soit au niveau économique, social ou familiale. Que leur rôle est clairement des développer certaines facultés et aptitudes et non dicter des comportements. Mais tout ceci passe par une profonde remise en question de soi-même et faire fît de ses propres certitudes.
Mais peut-on reprocher ce défaut aux formateurs puisque ce sont des êtres humains et que manifestement au fil des siècles la psychorigidité et devenu une part incontournable de l'Homme ...

 
À 9:04 AM , Anonymous Anonyme a dit...

J'ai bien riz comme dirait mon ami Lao.
Je vais de ce pas faire le test en ligne, histoire de me rassurer.
Un galet oui mais souvent il s'accompagne de la galette !!! :-)

 

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil