11 février 2007

Pas évident d’être conseillé au FOREM !

Je suis tombé sur un article qui relate la mésaventure d’un demandeur d’emploi qui s’est « fâché » avec un conseillé du FOREM.

En gros, le demandeur d’emploi est reçu dans un bureau paysagé et après plusieurs minutes où il se sent rabaissé par le conseiller, fini par exploser pour enfin l’agresser physiquement.

L’article complet se trouve ici : http://www.advalvas.be/fr/index.php?option=content&task=view&id=7756

Plusieurs choses me frappent dans cet article :

Les « faits » sont relatés à sens unique. Nous n'entendons qu'un son de cloche. Sous une apparence d’objectivité, le récit est très orienté. C’est un mélange de descriptions de faits, de jugements très personnels et d’injures assez violentes.

Le fait que l’article soit « Signé Meillon » me dérange. Il s’agit d’un récit d’une connaissance à lui. Son image d’homme public renforce la « crédibilité » du discours, alors qu’aucun droit de réponse ou de débat contradictoire ne sera rendu possible.

Ce genre d’article, très émotionnel, suscite évidemment de fortes réactions (24 commentaires en ce moment). Les commentaires vont, pour la plupart, dans le même sens. Ils s’engouffrent dans la faille grande ouverte du « Rouleau Compresseur du Système » contre les « Eternelles Pauvres Victimes ».

Ce qui me choque également, c’est que le « pauvre demandeur d’emploi », - pourtant agressif, injurieux et violent – est considéré, par les internautes, comme la victime du conseiller « Tout Puissant Persécuteur ».

Je ne comprends pas qu’on puisse être en empathie et du côté de celui qui dit, je cite : « Maintenant tu vas fermer ta grande sale gueule de con, sinon je t'éclate ! » … et qui poursuit : « Et je le pousse un peu violemment sur sa chaise à roulettes. Le pauvre, il est tombé et s'est fait mal ». Étrange monde… Un internaute conseille même de repérer la voiture du conseillé pour la brûler... Et personne ne semble choqué...

De plus, même si le conseillé n’a, peut-être, pas eu un comportement adéquat, un amalgame complet est installé entre un conseiller en particulier et tous les conseillers du FOREM, voire, carrément, l’institution du FOREM au complet.

Pour connaître quelques conseillers et leur réalité quotidienne, je pense que les choses ne sont pas aussi manichéennes. Ils font un travail difficile, entre les contraintes légales, la masse de travail, la pression de planning surchargés, le contact avec des demandeurs d’emploi démotivés, renfermés ou agressifs, des employeurs condescendants, une image bien ancrée de « fonctionnaires » et comme dans l’article, des interlocuteurs parfois violents verbalement ou même physiquement.

Ce texte me laisse comme un sale goût de lapidation publique, dans la plus pure veine démagogique et populiste... En pointant du doigt un cas particulier, on tape sur le système en place, on embarque tout le monde dans l’émotion collective et surtout, on ne propose rien de concret ou de constructif...

Voilà, en conclusion, les choses ne sont pas toujours blanches ou noires. Écoutons les deux intervenants d’un différend avant de se faire une opinion et surtout, ne nous engouffrons pas dans l’émotion collective pour endosser trop facilement un rôle de « victime du système »...

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3 commentaires:

À 12:30 PM , Blogger Unknown a dit...

Personnellement je ne suis ni surpris , ni choqué par la réaction de ce demandeur d'emploi. Je pense que ces actes ne sont pas à porter en éloges mais sont tout à fait compréhensibles.

Le monde de l'embauche est à mon sens actuellement très cruel et élitiste. De nouvelles lois ont été apportées pour aider les jeunes qui sortent de l'école... En est-ce de même pour les personnes de la tranche 40-50ans?

Il est possible que cette personne ait déja envoyé plusieurs CV, qu'il ait eu plusieurs entretiens d'embauche,... Si ces démarches s'avèrent infructueuses un doute peu s'installer! As-t-on vraiment les compétences? Les autres sont-ils mieux que moi?

Si lors d'un entretien l'employeur ou l'interlocuteur se permet de vous rabaisser, de se moquer, de vous insulter (de quel droit? N'est ce pas puni par la loi? N'est ce pas une attaque morale?) et que vous êtes dans cette passe de doute... Que faites-vous? Certains vont s'en aller, d'autres plus impulsifs ne vont pas se laisser faire...

Je ne peux pas condamner complètement l'attitude du demandeur d'emploi même si la manière laisse à désirer.

Par contre, le fait de s'ennerver lui aura-t-il procuré un emploi? J'en doute...

 
À 1:34 PM , Anonymous Anonyme a dit...

Je ne crois pas que ce soit l'attitude 'pétage de plomb' du demandeur d'emploi qui soit ici visé, mais bien le billet de Meillon, plus populiste que ça tu meurs.

Utiliser un micro-événement pour en faire une généralité et un préjugé complet sur 'tout le système' paraît quand même assez dérangeant, voire stupide. Malheureusement c'est souvent le cas aujourd'hui.

Je rejoins totalement Xavier quand il souligne les préjugés et les a priori auxquels sont confrontés quotidiennement les gens du Forem. Et Meillon semble être un des premiers à jeter le bébé avec l'eau du bain. A ce rythme-là, tous les belges sont des pédophiles, les suisses des lents, ...

Malheureusement pour le Forem, les parcours des demandeurs d'emploi couronnées de succès ne se retrouvent jamais dans les médias (quoi de plus normal, c'est leur mission). Par contre, dès qu'un écart a lieu, on tire sur l'ambulance.

Très constructif. Et pas du tout en lien avec la réalité quotidienne.

Le plus étonnant (drôle) est quand Meillon suggère de supprimer les budgets du forem pour plutôt mettre sur pied des formations.

Ah bon, le Forem ne fait plus de formation ?

En voilà un qui connait bien son sujet.

 
À 4:24 PM , Anonymous Anonyme a dit...

Pour continuer la discussion : voici un article qui corrobore bien ma pensée sur le fait que le service public souffre d'a-priori qui ont la vie dure ...

ça s'appelle 'La métaphore de l'horoscope' : http://obouba.over-blog.com/article-4403306.html

 

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